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Tim au coeur d'or (extrait)

Maud alla dans sa chambre, attrapa la petite clé cachée dans ses vêtements. Elle ouvrit la commode et y prit un cahier rouge et un stylo. Elle s’assit dans le fauteuil devant la fenêtre et se mit à écrire. Elle n’avait pas sorti ce cahier depuis un an, très exactement depuis la mort de son père. Elle avait pris l’habitude d’écrire quand elle était débordée d’émotions, ce depuis que sa grand-mère lui offrit son premier journal intime à l’âge de douze ans. 

Elle écrivit sur Tim, sur l’amour qu’elle avait pour lui, sur sa peur de le perdre, de l’avoir déjà perdu à cause de l’alcool, à cause de son bourru de mari, à cause de l’adolescence. Elle écrivit également sur Tino, qui lui revenait en mémoire. Où était-il maintenant ? Avait-il épousé une femme, cessé ses petits trafics ? Entendant René approcher, elle rangea rapidement son carnet à sa place et cacha la clé sous l’oreiller. Son mari lui dit qu’on n’allait pas attendre le gosse pour diner. 

— Encore un peu, dit-elle.

— OK, mais dans un quart d’heure on commence à faire le repas. 

Ils se mirent à table à 20 h 30. Tim n’était toujours pas rentré. Il n’arriva que tard dans la nuit, afin d’être sûr de ne pas croiser son père. 

Maud eut bien du mal à trouver le sommeil cette nuit-là. Elle savait qu’elle devait le laisser partir. Pour ne pas le perdre. Elle dormit par à-coup, réveillée par chacun de ses cauchemars. Il y avait Tim et l’alcool dans chacun d’eux. Le scénario était sensiblement toujours le même. René la surprenait en train de boire et devenait violent. Il la frappait et envoyait valser le verre et la bouteille. Elle décida cette nuit-là d’essayer de boire moins, ou du moins plus devant son fils. S’il n’était là que le week-end, elle devrait réussir à arrêter cette manie deux jours par semaine. Elle se promit de ne plus jamais boire devant son Timothée et de le laisser aller en internat. Au petit matin, elle dit à René qu’elle était d’accord. Il ne répondit rien. Au petit déjeuner, ils se retrouvèrent tous les trois devant leur tasse de café. Tim se lança :

— Alors, vous avez décidé ?

— C’est d’accord, dit sa mère, sans regarder son mari. 

— Ah c’est génial ! J’irai demander les papiers pour la bourse et l’inscription. Merci. 

Il avala son café et sa tartine en un temps record et sortit, le sourire aux lèvres. Tim était content. Il partirait d’ici. Il obtiendrait son baccalauréat. Il allait travailler dur, faire des études, s’installer à Paris et dessiner, dessiner, dessiner. Il passa chez Alban. Ils iraient ensemble au collège. Alban tenta de le calmer en lui disant que parfois l’internat c’était difficile, qu’on ne pouvait pas sortir comme on voulait, qu’on y était enfermé, qu’il devrait supporter les autres. Il le mit en garde sur la violence des garçons entre eux.  Alban est vraiment terrifié par les bagarres, se dit Tim. Mais Timothée ne voyait qu’une chose. Il allait partir. Partir, enfin. 

Il se rendit dans le bureau de Mr Galliaci dont la porte était ouverte. Il le remercia et lui demanda les papiers nécessaires à l’obtention de la bourse et à l’inscription. Il les remplirait dès ce soir avec ses parents. Tout devait aller vite maintenant. Tim commença à penser à tout ce qu’il allait quitter. Sa mère. Ses amis, Alban surtout. Et la forêt bien sûr. Il avait une idée très floue de l’internat. Il imaginait des classes et dans un autre bâtiment un lieu de vie. Monsieur Galliaci lui avait dit qu’ils étaient trois dans les chambres. Sans doute il y avait des heures pour étudier, des heures pour se coucher. De toute façon, Tim était décidé à travailler dur. Il n’avait pas de problème de socialisation, s’entendant en général bien avec tout le monde. Il n’était pas comme Alban et pouvait faire face à tous types de situation. Ce soir, il passerait chez son ami pour voir avec son père s’il voulait bien l’aider cet été à rattraper son retard scolaire en mathématiques. 

En quelques semaines, Tim avait grandi. Il avait compris qu’il travaillait pour son propre compte, qu’on était seul dans la vie, qu’on pouvait changer les choses si l’on s’en donnait les moyens. Il avait décidé de cesser d’être passif, de ne pas lâcher ses objectifs quoiqu’il arrive. Il se souviendrait de ses seize ans comme d’un âge où il avait fait bouger les lignes de sa vie, d’un moment où il avait insulté le destin pour aller vers son désir malgré les obstacles. 

La lecture du Coran

Découvrez "Tim au cœur d'or", un récit bouleversant qui vous plonge dans la vie de Timothée, un jeune prodige de la peinture en quête de réussite et d'épanouissement personnel. 

Dans un petit village de Lozère, Timothée, 16 ans, rêve de devenir artiste peintre malgré un parcours scolaire difficile et une famille dysfonctionnelle. Parviendra-t-il à surmonter les obstacles pour atteindre ses rêves et se libérer de son passé ?

Soutenu par ses amis fidèles et une romance naissante avec la belle Sidonie, Timothée se bat pour intégrer un lycée prestigieux en Art Plastique. Mais sa mère alcoolique et fusionnelle reste un fardeau dans sa quête d'épanouissement. L'avenir lui réserve-t-il enfin le succès et la reconnaissance qu'il mérite ?

Le récit fait un bond de 18 ans en avant, et nous retrouvons Timothée marié à Luce, avec un enfant. Malgré une carrière prometteuse dans la bande dessinée, Timothée et Luce traversent des épreuves qui les amènent à se redécouvrir et se soutenir mutuellement. Leur amour survivra-t-il à ces épreuves ? Timothée parviendra-t-il enfin à trouver l'équilibre entre son passé et son présent ?

"Tim au cœur d'or" est un roman poignant sur la résilience, l'amour et la quête d'accomplissement. L'auteure, forte de plusieurs ouvrages à succès, nous offre une histoire de vie touchante qui saura vous émouvoir et vous inspirer.

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